L’Affaire Five Pawns

Jeudi 12 novembre, la société américaine Five Pawns s’est vue notifier une plainte en action collective. En cause : le jeu dangereux de la compagnie autour de la divulgation des taux de diacétyl et d’acétyl propionyl contenus dans ses flacons.

Nous avons lu, avec beaucoup d’attention, les 46 pages de la plainte américaine. Essayons d’y voir un peu plus clair, et de raison garder.

Premier temps : Farsalinos et le diacétyl

L’affaire débute le 18 août 2014. Le Dr. Farsalinos publie une étude qui met en lumière la dangerosité de deux molécules, le diacétyl et l’acétyl propionyl, dans les e-liquides.

Il faut noter que dans un rapport de 2011, le National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH) américain établissait déjà des niveaux acceptables pour une consommation quotidienne de diacétyl et d’acétyl propionyl. Le potentiel de dangerosité de ces molécules est donc bien connu de la vape américaine dès avant la création de la société Five Pawns, Inc., en novembre 2012.

Plusieurs reviewers anglo-saxons dont Kevin de VapersPlace, à New York, demandent alors aux plus grandes marques de leur fournir des analyses. Certains, comme Space Jam, obtempèrent. D’autres, comme Suicide Bunny, font la sourde oreille. Quant à Five Pawns, s’il on en croit les revieweurs, ils promettent, mais ne tiennent pas.

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Deuxième temps : Cloud 9 Vaping

Au printemps 2015, le shop britannique Cloud 9 Vaping décide d’obtenir des informations sur les liquides qu’il vend. Silence de certains fabricants – malgré le nouveau règlement de la Food & Drugs Administration américaine (FDA) qui depuis avril 2014 oblige à rendre publique la composition des liquides.

Cloud 9 fait donc analyser par un laboratoire indépendant l’ensemble de plusieurs gammes, dont les Five Pawns. Le résultat a de quoi inquiéter. Certains flacons Five Pawns contiennent les plus forts taux d’acétyl propionyl « jamais enregistrés » dans un e-liquide, au moins aux USA. Les tests montrent aussi que les taux de nicotine, de PG et de VG varient sérieusement d’un flacon à l’autre et sont parfois loin de correspondre à l’étiquette.

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Le 28 juin 2015, Cloud 9 Vaping publie les analyses sur son site web et retire de la vente l’ensemble des flacons. Ni une ni deux : Five Pawns met en cause la méthode d’analyse utilisée, menace d’une action en justice et met Cloud 9 Vaping en demeure de retirer les résultats de leur site. Ce qu’ils font.

(Les résultats des tests Cloud 9 sont toutefois visibles sur d’autres sites, notamment ici. Cette page comprend de nombreux détails sur le volet Cloud 9 de l’affaire, vus de chez Cloud 9. Le point de vue de Five Pawns est détaillé ici, sur leur blog officiel.)

Et pendant ce temps, sur les forums, Five Pawns continue à répondre par écrit aux vapoteurs que les molécules incriminées n’existent dans leurs liquides qu’à l’état de traces.

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Pas de bol, l’affaire prend de l’ampleur. Le 30 juin, l’Electronic Cigarette Trade Association of Canada (ECTA) enjoint par email 50 shops canadiens de retirer les Five Pawns de la vente, en application de ses normes et règles.

Pour étouffer le problème dans l’œuf, Five Pawns publie en juillet 2015 ses propres analyses. Où les molécules sont bien présentes. Et pas du tout à l’état de traces. Re-pas de bol : la date des tests, septembre 2014, montre que ces infos sont connues de Five Pawns depuis longtemps, malgré les réponses que la marque a continué d’apporter à ses clients.

Troisième temps : L’action collective

Arrive alors dans le paysage celui qu’on attendait pas. Wolf Haldenstein Adler Freeman & Herz LLP est l’une des plus grandes firmes américaines de « tort litigation« , les procès pour dommages intentés par des particuliers à des entreprises. Ils ont obtenu gain de cause contre Google, contre Apple, contre Facebook. C’est du très lourd.

S’il on en croit KevAndRuss de Vapers Place sur leur dernier podcast radio, ce sont eux, les avocats, qui prennent l’initiative. Ils convainquent des vapoteurs de plusieurs Etats (Californie où se trouve Five Pawns, mais aussi Illinois et New York) de se constituer partie civile.

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Dans un premier temps, toujours selon KevAndRuss, ils prennent contact avec Five Pawns pour leur proposer une négociation à l’amiable. Refus.

Le ton monte. Le 9 juillet 2015, la firme informe Five Pawns de son action, et comme le veut la loi californienne, lui laisse 30 jours pour répondre à ses allégations.

Le 21 juillet, Five Pawns publie de nouveaux résultats de tests pour dix liquides. Incrédulité des vapoteurs devant certains résultats identiques au dixième de micro-gramme près à ceux de septembre 2014. Voilà Five Pawns contraint d’avouer que sur les 10 flacons, seuls cinq ont réellement été testés. Ça n’arrange pas son cas.

Sentant le vent du boulet, le 21 août, Five Pawns annonce qu’il cesse définitivement la production de cinq liquides : Absolute Pin, Fifth Rank, Sixty-Four, Lucena et Perpetual Check.

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Insuffisant. Il y a toujours, pour les avocats des plaignants, tentative de mensonge sur les produits commercialisés, et c’est l’un des principaux griefs de la plainte : puisque Five Pawns se prétend « premium » et affirme n’utiliser que des produits de haute qualité, ses créations, vendues à prix fort, devraient, disent-ils, être sans danger. Mais la plainte recense aussi des griefs de concurrence déloyale envers les autres fabricants, publicité mensongère, et violation des codes du commerce de l’Indiana et de New York.

Le 12 novembre, la firme d’avocats dépose une action collective auprès de la cour de Californie. (Lisez le texte intégral de la plainte ici.) Chaque plaignant réclame 5 millions de dollars. Il y en a, potentiellement, pour des centaines de millions.

Quatrième temps : et maintenant ?

D’abord, évacuons la question légale. L’action risque de prendre un temps fou. On n’est pas à l’abri d’une procédure de plusieurs années. Ceux qui ont vu le film Erin Brockovitch comprendront les aléas d’une telle action. Five Pawns ne va pas fermer ses portes demain matin. Mais le risque est bien réel, car la nature de la plainte entraînerait une condamnation, non seulement dans les Etats concernés, mais sur l’ensemble du territoire américain.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, les avocats des deux parties concernées n’ont pas souhaité s’exprimer.

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Mais le plus important n’est pas là. Il faudra bien répondre à la question: les liquides Five Pawns sont-ils dangereux ?

Et là, il serait irresponsable d’avancer une réponse catégorique.

Oui, le diacétyl et l’acétyl propionyl sont potentiellement dangereux en inhalation. Oui, leur dangerosité à l’inhalation est considérablement supérieure à leur dangerosité à l’ingestion. Five Pawns argumente que nous absorbons ces molécules quand nous mangeons des fraises, par exemple. C’est exact, mais ça ne prouve en rien leur innocuité. Contrairement à notre système digestif, les poumons n’ont pas de « machine à laver », pour reprendre l’expression de Vincent, le patron de Vincent Dans Les Vapes.

Mais non, personne ne sait aujourd’hui quelle est la dose quotidienne à partir de laquelle ces molécules deviennent dangereuses et engendrent la fameuse bronchiolite oblitérante, une maladie qui entraîne une obstruction permanente des voies respiratoires.

Le syndrome du popcorn

On s’appuie aujourd’hui sur le fait que le diacétyl, qui donne son goût beurré au popcorn, a provoqué l’apparition de bronchiolite chez des ouvriers travaillant dans une usine de popcorn du Missouri, en 2000. D’où le surnom de la maladie : « popcorn lung ».

Mais ces ouvriers respiraient de l’air chargé de fortes doses de diacétyl à longueur de journée. Est-ce comparable à la vape, même à haute dose ? Probablement pas. Quelle est alors la dose maximum au-delà de laquelle le diacétyl devient toxique ?

Humbles vapoteurs que nous sommes, nous ne pouvons nous appuyer que sur les instances dont c’est le boulot. Le NIOSH américain recommande une concentration maximale de 25 ppb (25 parties de diacétyl pour un milliard de parties de produit fini). La norme AFNOR française, elle, recommande de ne pas dépasser 22 ppm (parties par million) de diacétyl, le même seuil que pour l’ECTA canadienne. Elle n’établit pas de maximum pour l’acétyl propionyl. Au Canada, à plus de 45 ppm d’acétyl propionyl, le fabricant est obligé de le signaler, et doit retirer son produit de la vente à partir de 100 ppm.

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Pourquoi se reposer sur les normes ? Parce que la vape est un champ nouveau pour la science. On ne connaît pas toujours le champ d’action d’une molécule sur nos poumons. Encore moins l’action qu’aura cette molécule si on la combine à une autre, à dix autres. Et pour tout arranger, nous n’avons pas encore identifié l’ensemble des molécules toxiques pour la vape. La science ne peut avancer qu’à son rythme.

Quand Five Pawns a sorti en septembre 2015 son nouveau liquide, le Symmetry Six, la maison a simultanément publié sur son site les analyses mesurant les deux molécules concernées. Le diacétyl n’y figure qu’à l’état de traces, et l’acétyl propionyl à hauteur de 6 ppm. (Par comparaison, les liquides « Secrets d’Apothicaire » de la marque Le French Liquide, testés par le laboratoire LFEL, affichent tous des taux d’acétyl propionyl compris entre 0 et 5 ppm). Il est probable que ce liquide présente, en l’état actuel des connaissances, peu ou pas de danger pour la vape.

Alors, faut-il brûler Five Pawns ? N’allons donc pas si vite en besogne. On regrettera à coup sûr la mauvaise volonté, on peut même parler de mauvaise foi, dont fait preuve depuis le début de l’histoire la marque américaine. On pourra, s’il on est optimiste, espérer que cette déplorable affaire lui serve de leçon et, comme semble le montrer le Symmetry Six, qu’elle prenne enfin la santé des vapoteurs autant au sérieux que sa marge bénéficiaire.

TV STILL -- DO NOT PURGE -- Bob Odenkirk as Saul Goodman - Better Call Saul _ Season 1, Episode 1 - Photo Credit: Ursula Coyote/AMC

On pourra aussi, s’il on est pessimiste, souhaiter que tout ceci flanque suffisamment la trouille à d’autres créateurs de liquides pour qu’ils rentrent dans le droit chemin avant que le bras de la justice n’aille plonger dans leur portefeuille.

On pourra enfin, s’il on est prudent, décider de s’en tenir aux liquides qui publient leurs résultats obtenus dans des laboratoires indépendants. En l’absence d’analyses, restreindre sa consommation de liquides aux goûts de beurre, de crème, de lait. Et souhaiter que les instances qui nous gouvernent, préoccupées paraît-il de santé publique, donnent à la recherche les moyens d’avancer.

Ou tout au moins, qu’elles cessent de lui mettre des bâtons dans les roues. La vape fait progresser non seulement le citoyen ancien fumeur, mais aussi la chimie et la médecine. Soutenir les professionnels responsables, c’est faire avancer la science.

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Toutes les photos de l’article : Bob Odenkirk dans le rôle de l’avocat de « tort litigation » Saul Goodman / James McGill, dans les séries TV Better Call Saul et Breaking Bad. © AMC.

12 réflexions sur “L’Affaire Five Pawns

  1. Pingback: Diacétyle : Un recours collectif est déposé contre la marque Five Pawns aux États-Unis | Cigarette électronique

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  3. Merci pour cet article documenté et intelligible.
    Pour ma part, j’avoue que ces mensonges me laissent un goût amer. Peut-être que des éléments nouveaux apparaîtrons au fil de l’épisode judiciaire… ça ne serait pas la première fois.

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    • La plainte déposée va de toute façon permettre de tirer des choses au clair. Mais elle n’a pas que des vertus. Le texte de la plainte force le trait, notamment sur la dangerosité des molécules, c’est de bonne guerre mais pas forcément très intelligent pour la cause de la vape. Tout ce que j’espère, c’est que ça serve de sonnette d’alarme et que les autres petits malins qui s’en mettent plein les poches reformulent leurs liquides avant que ça ne leur tombe dessus.

      Et, j’en profite pour clarifier au passage, pour moi Five Pawns n’est pas le grand Satan. Ils ont joué les autruches et s’y sont pris comme des manches dans leur communication. S’ils pouvaient se réveiller et profiter de l’aubaine pour avoir valeur d’exemple, selon les mécanismes de « rédemption » si chers aux Américains, tout le monde serait gagnant.

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  4. Tiens j’ignorais pour cette class-action. Pour moi les choses sont claires: Five Pawns ont enchainé les gaffes. D’abord sur la propreté de leurs liquides. Five Pawns ne sont pas juste premium, ils sont également les plus cher du marché. Quand on débourse 28 voire 38$ pour 30ml on espère effectivement avoir la qualité adéquat, ce que certifie la marque. Or c’est pas le cas. Mais soit c’était réparable et cela aurait pu ouvrir sur un dialogue intelligent. Cependant ils ont choisi de jouer aux cons en mentant sciemment, en niant et en jouant de mauvaise foi. Et l’ultime tentative de calmer les ardeurs avec l’arrêt de production du Sixty-Four et autres est assez pitoyable tant le choix des liquides semble reposer d’avantage sur leur rentabilité respective que sur leur teneur en molécules dangereuses.
    Bref, Five Pawns n’a pas agit comme une marque digne de confiance et cela prévaut, pour moi, au problème de départ sur leurs liquides.

    Cela dit la marque californienne fait un peu office de bouc émissaire j’ai l’impression pour un marché US qui est une véritable foire à l’amateurisme voire pire. Cette affaire aura peut-être le mérite de faire comprendre que ça n’est pas parce qu’on quitte bien pire -la tueuse- qu’il ne faut pas chercher à aller vers la vape la plus saine possible.

    Personnellement, je me méfie grandement depuis un moment déjà du marché US -et philippins qui explose ces temps-ci-. Non seulement parce que l’ultra-gourmand dégoulinant c’est pas ma vape mais aussi et surtout parce que c’est un marché obscur. Moi qui aime me renseigner sur ce que je vape, c’est toujours le parcours du combattant pour savoir ce qu’il y a dans tel ou tel liquide US, où est-il produit, comment. S’ajoutent à ça des résultats d’analyses affolants…Des marques font l’effort d’une sélection minutieuse des ingrédients, d’un véritable travail de recherche sur les saveurs, sur la justesse des doses, sur la propreté et sur la transparence…je préfère me tourner vers ces marques là qui ont bien plus ma confiance. Je pense qu’il faut tirer le marché dans cette direction. Bon et personnellement j’éprouve bien plus de plaisir sur des gourmands comme le Sweet Skin ou Gourmandise de Phodé que sur le MotherMilk :p.

    Dernier point tout de même; les vapeurs américains concernés ne s’en sont peut-être pas rendu compte mais tapie dans l’ombre de cette class-action il y a une attaque de la vape dans sa globalité. Ça ne va pas faire du bien à l’image de la vape là-bas, image déjà pas glorieuse.

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    • Bonsoir ! Avant tout, je suis heureuse de savoir que vous allez bien, et de vous voir fidèle au poste.

      Je suis totalement d’accord sur votre dernier point. Comme je le remarquais dans un autre commentaire, le texte de la plainte grossit le trait de la dangerosité des molécules en question. Ça ne va pas arranger les affaires de la vape, pas plus que l’image ternie d’une des marques les plus en vue du marché.

      Mais peut-être faut-il en passer par là. Aux US, personne n’applique la directive de la FDA qui (avec tous ses défauts, je ne reviens pas dessus) rend obligatoire la publication des ingrédients. La FDA avait laissé jusqu’à cet été pour que sa mesure soit appliquée ; ça ne se bouscule pas au portillon. Un grand coup de serpillère ne serait pas du luxe. Pour être respecté, il faut être respectable.

      Je pense que dans une certaine mesure, c’est un mal pour un bien. Depuis quelque temps, quand on me propose de m’envoyer des flacons, je demande si les fiches de sécurité sont disponibles. Il y a ceux qui les publient sur le site, ceux qui m’envoient carrément une clef USB avec toutes les analyses (chapeau, Froggy’s Juice), et ceux qui font semblant de ne pas m’avoir entendue.

      En tous les cas, j’ai décidé – depuis l’article sur les liquides Mod In France, qui sont nickel de ce côté-là – d’ajouter une rubrique à ma fiche technique et de publier les mentions de sécurité affichées par le fabricant. Je n’ai pas de labo, je ne suis pas chimiste, je ne peux pas vérifier. Mais la présence de fiches, la mention de la qualité des ingrédients (USP etc), ou l’absence d’infos, est déjà révélatrice du souci porté à la santé des vapoteurs.

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  5. Merci pour cet article fouillé et très intéressant.
    Je me permet une remarque sur la zone d’ombre :
    Nous ne sommes pas médecins et il est difficile pour nous, vapoteurs, d’évaluer la dose « toxique » de diacétyle. C’est pourtant bien là une question importante. Faut-il se fier aux normes ou à des faits ?

    FP ne sont pas les seuls à nous mentir.
    Prenons la TPD : limitation des flacons à 10ml et 20mg/ml.
    On peut imaginer que cette limitation se veut une manière de protéger le vapoteur et son entourage en raison de la « toxicité » de la nicotine. Je suppose que c’est un argument avancé. Dans un récent vapeshow, Jacques Le Houzec nous démontre qu’il n’en est rien. La dose létale de nicotine est 10x supérieur à ce qu’on prétends depuis des années. Jacques parle d’un cas de tentative de suicide raté avec un flacons de 50ml à 30mg/ml, soit 7x plus que ce que la TPD prescrit comme maximum légal. Voilà des décennies que la nicotine est diabolisée et le jeux est donc facile, tous le monde admet à tord que oui, c’est « toxique ». Mais pourquoi limiter la taille des flacons ? Est-ce qu’il n’y aurait pas une tentative des lobby de faire monter les prix et de diminuer l’avantage financier que représente la vape par rapport à la clope, de brider son efficacité et son intérêt ?
    Oui, ça se pourrait. Difficile d’exclure cette hypothèse, non ?

    Comment a été finalement analysé la dose létale de nicotine ?
    En examinent les cadavres des quelques rares cas de suicide à la nicotine réussis.
    Ma question est donc : Où sont les cadavres dans l’affaire FP ?
    Existe-t-il au moins un seul cas de bronchiolite oblitérante imputable à la vape ?
    Est-ce qu’on est pas en train de psychoter sur des dangers illusoires ?
    Ah oui, j’oubliais, le fameux « long terme ». Personne n’a jamais pu me dire combien de temps une bronchiolite oblitérante met pour se déclarer mais par « principe de précaution », la parano est de mise. Il faut abandonner tous les jus crémeux parce que « on ne sait pas ».

    Les safety reports américains parlent de morts suite à l’utilisation de patch nicotinés, de morts suite à l’usage de gommes à mâcher nicotinés, mais zéro morts à cause de la vape et rien sur le vapotage de diacétyle. 9’000’000 de vapoteurs aux USA, un bon nombre adeptes du power vaping, parmi eux de grands fan de FP, et zéro problèmes à ce jour. Psychose ou danger réel ?

    Fandango nous démontrait il y a peu sur le forum ecigarette qu’on retrouve le même type de mensonges avec la fumée passive. http://www.carnetsdesante.fr/Tabagisme-passif-une-campagne-d
    Nous, petit peuple, sommes manipulés, nos opinions sont forgées selon ce qui rapporte et la vérité est trafiquée pour la rendre utile.

    FP s’est comporté en gros cons et ça, je crois que tous le monde est d’accord avec ce point de vue. Limiter un peu le diacétyle ne peut pas nous faire de mal, ça j’en conviens. Mais où va nous mener cette histoire de vape la plus saine possible ? Dans quelle zone obscure va-t-on dériver ? Ne pensez vous pas qu’il est parfaitement normal et souhaitable, le métiers étant nouveau, que la totalité des fabricants de jus soient à la base des amateurs passionnés ? Qui seraient les acteurs capable de faire de la vape aseptisée, contrôlée et garantie comme vous le réclamez si ce n’est big pharma ?

    Ne sommes nous pas en train de nous priver de notre liberté sous de faux prétextes ?

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    • Bonjour et merci pour votre lecture !

      D’abord, toutes mes excuses pour avoir publié si tardivement votre commentaire. Il était allé se nicher dans mes spams, je ne comprends pas pourquoi.

      Raccord avec l’ensemble de ce que vous dites, en particulier sur la nicotine, je rebondis juste sur un point.
      Vous demandez : « Qui seraient les acteurs capable de faire de la vape aseptisée, contrôlée et garantie comme vous le réclamez si ce n’est big pharma ? »

      D’abord, sauf bêtise de ma part, Big Pharma n’est pas plus capable qu’un autre de produire des liquides « sains » (je vais utiliser ce mot par facilité, faute de mieux).
      Big Pharma a les mêmes données que tout le monde, pas davantage. Son seul « avantage concurrentiel » pourrait résider dans le fait qu’avec la puissance de feu immense des grands laboratoires pharmaceutiques, il serait possible de faire avancer les connaissances sur la toxicité des molécules à pas de géant.
      Évidemment, ils s’en gardent bien.

      À ma connaissance, les plus pointus aujourd’hui, c’est le laboratoire LFEL. Voyez ici : http://www.lfel.fr/recherche-developpement/ Le LFEL analyse les liquides mais fait aussi avancer la recherche. Ils sont notamment, sauf erreur encore une fois, les seuls à travailler sur l’analyse de la vapeur dégagée, donc le fameux « vapotage passif », à travers des « pièges à vapeur ».

      Je lis parfois sur les réseaux sociaux que le LFEL n’est pas indépendant, puisqu’il émane de la société Vincent Dans Les Vapes, et que ses analyses sont de ce fait sujettes à caution. Je pense que ni les chercheurs du LFEL ni les gens de chez VDLV ne sont stupides à ce point. Et de nombreuses marques françaises indépendantes, d’Alfaliquid à Green Vapes, travaillent aujourd’hui avec le LFEL, rendant cet argument intenable. En ce qui me concerne, je place beaucoup d’espoir dans le travail de ces chercheurs, puisqu’ils sont en prise directe avec la vape, les vapoteurs, le plaisir de vaper, les comportements et les questionnements des vapoteurs. Contrairement à Big Pharma.

      Comme vous le souligniez, il y a aujourd’hui énormément d’inconnues dans les questions de santé. Ce n’est pas une raison pour abandonner la vape ou créer une psychose autour du diacétyl, j’espère que mon article était clair dans ce sens. Tout ce que je souhaite, c’est que la science apporte des réponses le plus vite possible, pas tant pour estampiller les liquides « sains » que pour justement arrêter de se faire des frayeurs infondées et nourrir le « tout-répressif » des instances de santé publique.

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    • Je crois qu’il y a peu de doute sur les véritables intentions derrière les législations sur la vape. C’est une arme efficace contre le tabac, ce qui dérègle la mécanique du tabac parfaitement huilé entre l’industrie du tabac, pharmaceutique et les gouvernement. D’ailleurs les réponses les plus violentes ce font là où les baisses de ventes tabac sont les plus grandes. Bref…passons là dessus, on ne peut pas dire que le déroulement des choses soit surprenant.

      Pour l’affaire des 5 Pions en revanche, c’est une question de principe de mon point de vue. Premièrement il faut établir un niveau maximum des molécules potentiellement dangereuses histoire de garantir qu’aucun petit malin ne jouera dangereusement avec notre santé. Deuxième point, sous ce seuil, chaque marque est libre de faire le choix qu’elle veut mais là encore il me semble tout à fait correct d’assumer ce choix et de rendre obligatoire l’information. Si une marque fait des liquides avec des molécules dangereuses, sous le seuil maximum, elle doit l’assumer pleinement en précisant le taux. Le consommateur doit pouvoir choisir en toute connaissance. Et enfin troisième point, lorsque des marques font l’effort et l’investissement d’une sélection minutieuse des ingrédients, de R&D pour des recettes propres pendant que d’autres marques ne font pas ces efforts en se permettant en plus des marges plus importantes c’est pas forcément ridicule de le mettre en lumière.

      Et le manque de recul est un fait. C’est une question de temps mais aussi de cadre de recherche et de liens à faire. Il a fallu plusieurs siècles pour que la science souligne la toxicité du tabac, et encore pas mal d’années pour qu’on fasse le lien entre le tabac et certaines de ses conséquences sur la santé. Aujourd’hui on commence à peine à adapter les labos correctement pour l’étude de la vape, c’est dire. Très probable que les conséquences santé soient mineures mais je ne vois aucune raison pour ne pas viser l’innocuité totale. Effectivement il ne faut pas sombrer dans la psychose pour autant.

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    • Merci beaucoup, Olivier !

      C’est dans des cas comme ça que je regrette de ne pas être chimiste.
      Je n’aime pas parler de ce que je ne comprends pas, encore moins colporter des rumeurs. Sur le diacétyl, j’entends dire beaucoup de choses, mais j’ai parfois du mal à remonter à la source de l’info… parfois parce qu’il n’y a pas de source.

      Les colorants, je bosse dessus depuis un petit moment, et c’est plus compliqué que prévu. Les colorants alimentaires sont absolument à proscrire dans la vape, aucun doute là-dessus. Mais je vois arriver depuis quelque temps des « colorants spécial vape ». Qu’y a-t-il dedans ? Quelle est exactement leur innocuité ? Quelles sont les marques qui les utilisent ? Je suis hélas bien incapable de répondre à ces questions.

      Ma seule solution, en l’état actuel, c’est de donner la parole aux chercheurs. C’est prévu ! À suivre donc.

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  6. Avoir le produit le plus cher du marché et se comporter comme des maquilleurs de voitures volées, j’ai beaucoup de mal à ne pas faire le lien entre Five Pawns et escroquerie, les qualités gustatives du produit n’entrent aucunement en compte dans ce que je dis, seulement c’est vendu comme de l’excellence et ça n’en est pas.
    Certains voient cela comme une attaque contre la vape, c’est un avis que je partage pas, au contraire, en faisant disparaître les entreprises qui pratiquent ce genre de magouilles, la vape ne s’en portera que mieux.

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À vous la parole !