Origine par Eden Vape : Fruits défendus

Sortie au printemps, la gamme Origine nous a prise par surprise. On n’attendait pas une telle rigueur dans les arômes naturels, un tel savoir-faire dans les assemblages. Du très bon travail, tout simplement.

Désir : pêche, fraise, basilic, crème vanillée. Un absolu de fruits gourmands.

Tentation : pop-corn, amandes, noisettes, vanille. Il en croustillerait presque.

Aux Origines

Quand le Jardinier Barbu eut le dos tourné, Iriliya envoya un papillon express à ses copines pour leur dire de rappliquer. Le grand était parti créer des montagnes et des fleuves, la voie était libre, elles avaient le jardin pour elles toutes seules.

Le jardin, c’était sans conteste l’endroit le plus agréable de tout ce chantier. On ne risquait pas d’y voir soudain jaillir un volcan ou un rhinocéros, inventions tordues qui, si on voulait le fond de la pensée d’Iriliya, auraient mérité plus de temps sur la planche à dessin. Le jardin restait comme au premier jour, dans l’attente d’un couple de créatures que le grand assurait en parfaite harmonie avec les hauts arbres, les doux coussins de mousse, les pétillantes chutes d’eau.

Bras-dessus bras-dessous, les copines arrivèrent. On sortit les instruments de musique, les paniers de fruits. Pour s’amuser, on se lança des défis. Celle qui marcherait le plus longtemps sur la cime des arbres sans tomber. Celle qui accomplirait le plus de loopings en sautant de la cascade. Celle qui, déguisée en fleur, attirerait le plus de papillons.

Mais les heures passaient et les distractions vinrent à manquer. Quand elle s’ennuyait, la brune Aliteia mourait de faim. Elle croqua dans une pêche et engloutit une fraise dans la même bouchée. Du jus rosé au coin des lèvres, Aliteia poussa un cri. Elle tenait leur nouveau jeu.

« Et maintenant, mes douces, regardez bien cet arbre. C’était un pêcher tout ce qu’il y a de standard, modèle sortie d’usine. Eeeet… hop ! Le voilà devenu fraisipêcher. Ses fruits ont le goût de la fraise et de la pêche en même temps. Génial, non ? Allez, Iriliya, à toi ! »

Scepticisme, excitation et gourmandise se mélangèrent au pied de l’arbre. On goûta, on gémit de plaisir. Génial, en effet, la fraisipêche ; pourquoi le grand ne nous demandait jamais nos idées ? Iriliya prit son souffle. Visa le citronnier. Un léger courant d’air fit voler quelques mèches. « Je vous propose le cassitron. Des citrons au cassis, à croquer comme des baies. »

Les possibilités étaient infinies, d’autant qu’assez vite Oona trouva le truc pour intégrer aux fruits des épices et des aromates. On en était à tenter de faire pousser des amandes caramélisées quand les oiseaux se turent d’un coup.

C’était le grand qui rentrait.

Visiblement, il n’était pas de bonne humeur. Iriliya n’aurait pas été étonnée qu’une de ses brillantes trouvailles lui ait une fois de plus explosé au nez. Comprenant qu’il était temps de se faire rare, la bande de copines prit le chemin du retour. C’est alors que le grand découvrit les transformations infligées à son verger.

En d’autres circonstances, il aurait probablement applaudi, mais ce jour-là…

Furibard, il renvoya Iriliya dans sa chambre et entreprit de faire un peu de ménage. Mais les filles avaient mis un tel désordre que lui-même ne s’y retrouvait plus. Après deux heures aussi acharnées qu’approximatives, il baissa les bras. « C’est inextricable. Je n’ai plus qu’à tout arracher et replanter. Mais cette fois-ci, on va s’en tenir à une seule espèce. Un bon gros fruitier bien classique, avec des fruits bien de chez nous. Un poirier, peut-être ? »

Plaisirs

La très grande force des jus Origine, c’est la fraîcheur naturelle du fruit. Pas de bonbon, pas de gâteau, pas de chimie. Les goûts sont clairs et appétissants, le dosage en sucre ne dépasse pas celui du fruit mûr.

L’équilibre repose sur deux grandes notes : pêche-fraise, ou cassis-citron, ou pop corn-amandes…, qui sont soutenues par des pointes bien choisies, gingembre ou vanille. Comme quoi, pas besoin d’utiliser 50 arômes différents, quelques-uns suffisent quand on a les bons et bien dosés, ce qui est le cas ici. Les arômes très bien choisis sont 100% naturels.

L’aromaticien a bien compris le concept de « juste assez », ou de « less is more », et dans ces liquides complexes, les goûts demeurent limpides, identifiables. On a l’impression de recettes juste assez sophistiquées pour n’être pas lassantes, mais assez simples, assez familières aussi, pour qu’on puisse y mettre tout de suite les pieds dans les pantoufles.

De mon côté, coup de coeur pour le Désir, pêche, fraise, basilic et crème vanille. Fruité, onctueux, charmeur, un all day voluptueux. Et dans les liquides gourmands saison automne-hiver, le Tentation, pop-corn vanillé, amandes et noisettes, se révèle gravement gourmand mais très fin.

La gamme propose cinq jus, qui méritent tous une dégustation.

FICHE PRATIQUE

Eden Vape est une maison parisienne, jusqu’ici spécialisée dans les mono-arômes. Origine est sa première gramme de jus complexes.

Version testée :
Base PG / VG : 50/50
Nicotine : 6 mg/ml
Prix d’achat : offert par le fabricant, grand merci Fabrice !
Prix de vente : 5,90 E les 10 ml
Lieux de vente : boutiques Point Smoke et site du fabricant.

Temps de décantation avant premier essai : une semaine, car ils sortaient juste des alambics. Ceux que vous achèterez aujourd’hui sont vapables aussitôt.
Méthode de décantation : steeping simple, bouchon fermé

Pays de fabrication : France

Flacon : Le flacon classique de 10 ml, en plastique souple avec codigoutte. Toutes mentions de sécurité. C’est le bouchon « sécurité enfant » le plus dur à ouvrir qu’on connaisse, prévoir un haltérophile ou une meuleuse. Le design des étiquettes… C’est vraiment pas notre tasse de thé, les illustrations représentant Adam et Eve dans des teintes bleu Avatar. En même temps, on ne vape pas les étiquettes. Et puis chacun se représente le paradis à sa guise…

Images de l’article : huiles et bois de Paul Gauguin, première période tahitienne (1891-1893). De haut en bas : Femme au fruit, 1893 ; La petite vallée, c. 1891 ; Idole tahitienne, in Noa Noa, parution 1901 ; Vairaumati Tei Oa, 1892. Domaine public.