The Standard : une solide marque américaine. Franche, gourmande, pas trop complexe. Du bon rock’n’roll avec des grosses guitares et un ampli coincé sur 11. Sélection de riffs hivernaux.
Curious Jorge : Une banane digne d’Elvis. Rôtie sur les deux faces, flambée au rhum, elle dissimule des notes fragiles de jasmin. On peut danser dessus tout l’hiver.
Cell Block Four : Crème brûlée à l’orange. Bonne crème anglaise, beaucoup de caramel, bonne orange. Le dessert est simple, bien équilibré. Un exercice d’onctuosité.
Irie Nights : Rhum brun et sucre de canne. Plus particulier, moins accessible, une réussite ambrée pour les aventuriers de la papille créole.
Curious Jorge : La banane d’Elvis
Au temps jadis, je ne goûtais pas les bananes. Trop bonbon, trop chimiques. Pour trouver grâce à mes yeux, il fallait la banane fruit frais qui illumine Amour de chez Blendfeel, ou le mix biscuité du Gorilla Juice.
Bien plantée dans ses santiags, roulant de la boucle de ceinturon, la grosse banane du Curious Jorge procure aux papilles un effet semblable aux premiers « be bop a lula » du King. Une grosse rythmique, un fondant chavirant. Une évidence.
Caramélisée à la cassonade et flambée au rhum brun, la banane de The Standard fait simple et bon. Pourtant, à l’instar d’Elvis et de son vibrato gospel, elle dissimule un ingrédient secret. Très légèrement, tout en arrière, à peine discernable, un pétale de jasmin. Idéal pour alléger la friandise, complexifier la mixture sans avoir l’air d’y toucher.
Classique instantané, le Curious Jorge s’installe d’emblée en bonne place dans ma discothèque aromatique. Un jus douillet et moelleux, pour passer l’hiver au chaud.
NOTES AROMATIQUES
Note dominante : banane caramélisée
Notes secondaires : vanille, sucre brun, jasmin
Longueur en bouche : wow
Rondeur en bouche : rewow
Qualité de la vapeur : dense
Volume de la vapeur : copieux
Hit : Sérieux
Fidélité à la promesse : « Curious George » est une série de livres éducatifs qui a donné lieu à des dessins animés. Elle met en scène un singe. Singe = banane = admettons.
Cell Block Four : Love Me Tender
L’hiver, dans la nature, c’est la saison des agrumes. Et pourtant, on peine à trouver des jus aux agrumes qui s’acclimatent à la saison froide. Cell Block Four, c’est l’exception.
À l’image de ses co-détenus (détenus, car Cell Block Four, c’est le bâtiment n°4 d’une prison), le jus présente d’abord une ampleur et une douillettitude remarquables. Tout de suite, on est bien dedans. La caresse d’un caramel à l’orange devient plus profonde quand le côté crémeux s’étale et s’installe.
C’est une vraie crème anglaise, avec des oeufs et du lait, à peine vanillée. Elle équilibre les deux extrêmes. Pas d’acidité côté orange, pas d’écoeurement non plus côté caramel.
Il manque au Cell Block Four le côté tape-à-l’oeil de ses petits camarades. C’est une ballade à la Love Me Tender, loin d’un bondissant Jailhouse Rock. Par le choix de ses arômes, il fait preuve d’une plus grande modestie. Mais toujours aussi ample, gourmand, satisfaisant. On le vape avec nonchalance, et on est tout triste quand il nous quitte.
NOTES AROMATIQUES
Note dominante : crème à l’orange
Notes secondaires : caramel, cassonade, oeufs
Longueur en bouche : wow
Rondeur en bouche : rewow
Qualité de la vapeur : dense
Volume de la vapeur : copieux
Hit : Sérieux
Fidélité à la promesse : Sont fatigants, chez The Standard, avec leurs intitulés à la mords-moi-le-coil. Pourquoi « Cell Block Four » ? Ce jus est aussi éloigné de l’univers carcéral que possible. À moins qu’on ne pense aux oranges que l’on fait parvenir aux détenus, peut-être…
Irie Nights : King Creole
Pour mes lecteurs qui ne pratiqueraient pas le reggae et son vocabulaire, précisons qu' »irie » est un mot jamaïcain qu’on pourrait traduire par « tip top ». La Jamaïque et ses bons produits sont au rendez-vous – je parle du rhum et des fruits exotiques, bande de petits coquins.
Le rhum brun se révèle puissant, rond mais corsé, entêtant. L’alcool ambré domine de très loin. Il s’apaise grâce à un sucre brun caramélisé auquel je trouve un goût marqué de canne à sucre. Loin derrière, des arômes fruités – mangue surtout – et un peu de vanille.
C’est un liquide clivant. Rien à voir avec un punch aux fruits ou la salade tropicale qui faisait ma joie dans le G 35. Gourmand mais peu complexe en surface, alcoolisé sans être raide, il demande un peu de patience et de curiosité pour en tomber amoureux. Ça tombe bien, vous avez choisi de passer l’hiver sous les cocotiers créoles…
NOTES AROMATIQUES
Note dominante : rhum vieux ambré
Notes secondaires : sucre roux, canne à sucre, légers fruits tropicaux
Longueur en bouche : wow
Rondeur en bouche : rewow
Qualité de la vapeur : dense
Volume de la vapeur : copieux
Hit : Sérieux
Fidélité à la promesse : Une nuit tip top sous la lune caraïbe, une bouteille de rhum plantée dans le sable, le sirop de canne pas loin… Positive vibration yeah… Bon, oui, fidèle à la promesse.
Déplaisirs
Les liquides signés The Standard sont des tueurs de résistances. Ceux-là, en particulier, encrassent comme si leur vie en dépendait. Changement de coton tous les 5 ml. Les petits Aspire ET-S, avec leur résistance bdc, résistent mieux que le Nautilus et sa bvc.
Ce sont aussi des tueurs de tank. Le plastique de certains réservoirs – Taifun comme CE 4- ne résiste pas à ces jus, qui pourtant ne sont pas acides. Réservez-les au verre ou au métal.
Par prudence, pensez à laisser reposer vos bouteilles 2 à 3 semaines, bouchon fermé, avant consommation. Tous vos liquides gourmands vous en remercieront.
Certains lecteurs se demanderont pourquoi d’autres jus gourmands de la même marque, en particulier Taters, un chocolat-fraise, et F.U.E.S, un capuccino, ne figurent pas dans cet article. Très simplement, ils ne m’ont pas tant plu. J’ai trouvé le F.U.E.S. banal et le Taters limite déplaisant. Mais ce ne sont que mes impressions : si vous les goûtez, votre avis m’intéresse !
FICHE PRATIQUE
The Standard Vape est une marque américaine qui… ne communique pas. Je n’ai pas trouvé d’infos sur l’histoire, les dirigeants ni le siège social.
Version testée :
Base PG / VG : probablement 50/50
Nicotine : 12 mg/ml
Prix d’achat : offert par JustBottles, merci à Romain et à toute l’équipe !
Prix de vente : 19,50 E les 30 ml
Lecteurs de Liquid Love, profitez de 15% de réduction sur JustBottles avec le code LIQUIDLOVE !
Date d’achat : novembre 2014
Date de péremption : Non spécifiée sur les flacons.
Temps de décantation avant premier essai : 3 semaines
Méthode de décantation : steeping simple, bouchon fermé
Pays de fabrication : États-Unis
Flacon : Très beau flacon de verre carré, très belle étiquette. Les louanges s’arrêtent là. Sur la bouteille d’origine, rien n’est aux normes. Pas de bouchon de sécurité, ni pipette ni codigoutte, pas de pictogrammes, pas d’infos sur le taux de PG/VG, pas de DLUO. JustBottles fournit une étiquette aux normes.
Toutes les photos de l’article, montrant les premières années de la carrière d’Elvis Presley, sont signées © Alfred Wertheimer.
Bel article décidemment.
Petite contribution : the Standard est l’une des marques d’un groupe SaveurVape qui communique sur le web ou ailleurs. Les gammes de ce groupe sont toutes plutôt fameuses, outre the Standard, on retrouve Blueprint et Jackson vapor, mais également Black Label.
A déguster ces différentes gammes, les parallèles sont évidents, en particulier dans les composantes de base (de grande qualité) qui procurent des sensations très analogues.
L’exploration des liquides Jackson (plutôt estivaux) et Blueprint (d’arrière saison) est fortement recommandée.
Merci encore pour ce partage.
I love you tender.
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Bonjour Safaric, et tous mes voeux pour cette nouvelle année !
Je vous remercie pour cette contribution.
Que The Standard soit membre du groupe Saveur, jusque là, j’avais bon, suffit d’aller sur leur site web. Mais où se trouve le siège social du groupe ? Qui sont les fondateurs ? Quand le groupe a-t-il été créé ? Ce groupe est-il indépendant ? Quand et comment la marque The Standard a-t-elle été créée ? Pourquoi s’appelle-t-elle ainsi ? Quelle est son identité par rapport aux autres marques du groupe ? Ces infos-là ne font, à ma connaissance, pas partie de la communication de la marque.
Les Jackson et Blueprint sont en effet sur ma liste, mais je ne connaissais pas le Black Label. Si vous les trouvez de qualité comparable aux Standard, ça fait remonter tout ce joli monde d’un bon cran sur ma liste ! 🙂
Sincèrement, ravie que l’article vous ait plu. Merci pour votre lecture, et vos commentaires toujours enrichissants ! À bientôt dans ces pages, j’espère.
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